Bagan, découverte de la cité des temples

Ses temples et ses traditions centenaires font de Bagan un site magique et une rencontre esthétique inoubliable, à visiter au moins une fois dans sa vie.

Il est 5h30 du matin quand une musique s’élève du monastère Zan Thi dans le petit village de Minnanthu. Les habitants se préparent à accueillir l’interminable procession des moines qui viennent chercher leurs offrandes pour le petit déjeuner. Le soleil se lève à peine sur la cité des temples, dévoilant la beauté de ce site de 67 km² abritant plus de 2000 temples, pagodes et stupas pour la plupart du XIIe siècle.

Avant que le bouddhisme soit introduit au Myanmar au XIe siècle, les Birmans étaient pour la majorité animistes. Cette spécificité se retrouve aussi bien dans leur pratique du bouddhisme que dans l’architecture de leurs lieux de cultes. En arrivant dans Old Bagan, la porte d’entrée est gardée de part et d’autre par deux niches symbolisant les maisons de deux esprits, frère et sœur, qui veillent sur la ville. Les habitants viennent consulter ces esprits à chaque évènement marquant de leurs vies : mariage, examen, maladie… Nous assistons captivés à ces nombreuses séries d’offrandes : billets, bananes, noix de coco… Ces deux esprits sont morts brûlés, leur offrir des bougies ou de l’encens serait de mauvais augure.

Les habitants de Old Bagan ont été expulsés de leurs terres en 1990 sous la pression de la junte militaire. Ils ont eu deux semaines pour emporter le nécessaire et tout recommencer dans un endroit aride, sans eau ni électricité. Zaw, qui a vécu cet exode alors qu’il n’avait que 10 ans, se souvient avec émotion du déchirement que lui et sa famille ont ressenti. Seules les fondations de leur ancien réservoir d’eau ont survécu, marquant l’emplacement de leur ancienne vie…

Pour autant, les habitants de Bagan ont un attachement viscéral à ces terres, ils sont fiers de nous faire découvrir aujourd’hui les vestiges de leur Histoire.
Les meilleurs moyens pour visiter les alentours sont sur un scooter électrique ou à l’arrière d’une calèche. C’est ce dernier moyen de locomotion que nous avons choisi, au rythme lent des pas du cheval, à l’abris de la chaleur qui assomme Bagan au plus fort de la journée. Un paysage intact s’offre à nous, où courent des chemins de terre au milieu des temples et des pagodes figés dans le temps. L’œil ne sait plus où regarder tellement les édifices sont nombreux. Quelques gros temples se détachent dans la végétation, comme Ananda ou Dhammayangyi, resté inachevé.
Plus de 10 000 temples et pagodes ont été construits à l’apogée du Royaume de Bagan, entre le XIème et XIIIème siècle. Les rois successifs sont à l’origine des plus gros temples, mais beaucoup ont été construits par les habitants, afin de gagner du mérite religieux. Ceci explique le nombre et la diversité des édifices construits à cette période, bien qu’à aujourd’hui nous ne pouvons pas totalement nous en rendre compte, la grande majorité ayant été détruite.

Le soleil se couche déjà sur l’ancienne capitale royale, habillant les temples d’orange et de rose poudré. Bagan est un endroit magique et chargé d’histoire, où se mêlent l’authenticité d’un peuple Birman d’une incroyable gentillesse, à des temples et des traditions centenaires.

It is 5:30 in the morning when a music rises from Zan Thi Monastery in the small village of Minnanthu. The inhabitants are preparing to welcome the endless procession of monks who come to collect their offerings for breakfast. The sun is barely rising over the city of temples, revealing the beauty of this 67 km² site housing more than 2000 temples, pagodas and stupas, most of them from the 12th century.

Before Buddhism was introduced to Myanmar in the 11th century, the majority of Burmese people were animists. This specificity can be found both in their Buddhist practice and in the architecture of their places of worship. When arriving in Old Bagan, the front door is guarded on either side by two niches symbolizing the houses of two spirits, brother and sister, who guard the city. The inhabitants come to consult these spirits at each significant event in their lives: marriage, exams, illness… We were captivated by these many series of offerings: tickets, bananas, coconuts… These two spirits have died burned, offering them candles or incense would be a bad omen.

The inhabitants of Old Bagan were expelled from their lands in 1990 under pressure from the military government. They had two weeks to take the necessary supplies and start all over again in an arid place, without water or electricity. Zaw, who experienced this exodus when he was only 10 years old, remembers with emotion the heartbreak he and his family felt. Only the foundations of their former water tank survived, marking the location of their former life…

Nevertheless, the inhabitants of Bagan have a visceral attachment to these lands, they are proud to show us today the remains of their history.
The best way to visit the surroundings is on an electric scooter or in the back of a horse-drawn carriage. It is this last way of transport that we have chosen, at the slow pace of the horse’s steps, sheltered from the heat that knocks Bagan out in the middle of the day. An unspoilt landscape offers itself to us, where dirt roads run through temples and pagodas frozen in time. The eye no longer knows where to look because there are so many buildings. Some large temples stand out in the vegetation, such as Ananda or Dhammayangyi, which remained unfinished.
More than 10,000 temples and pagodas were built at the height of the Kingdom of Bagan, between the 11th and 13th centuries. Successive kings were at the origin of the largest temples, but many were built by the inhabitants in order to gain religious merit. This explains the number and diversity of buildings built during this period, although today we cannot fully realize it, the vast majority having been destroyed.

The sun is already setting over the former royal capital, dressing the temples in orange and powder pink. Bagan is a magical and historic place, where the authenticity of an incredibly kind Burmese people mingle with centuries-old temples and traditions.